UAE defence minister Sheikh Mohammed looks at model of new Dubai airport at the Dubai Air show

Les grands projets d’infrastructure au coeur de l’émergence du Moyen Orient

Depuis plusieurs années maintenant, le Moyen Orient poursuit sa dynamique de croissance et de développement. Selon les chiffres de la Banque Mondiale, la croissance économique dans les pays du Moyen Orient et de l’Afrique du Nord pour le reste de l’année 2015 et pour 2016 se situerait entre 3,1 et 3,3 %.

La conjoncture économique de la région cache cependant des variations dans les perspectives. Les pays exportateurs de pétrole doivent faire face à un repli économique dicté par l’instabilité politique mais surtout par la faiblesse du cours de l’or noir, dont ils dépendent largement. Face à ces facteurs d’incertitude, des choix alternatifs de développement économique s’imposent et des changements sont au rendez-vous.

Le projet d’extension de l’aéroport international Al Maktoum de Dubai

L’émirat de Dubai vise le sommet ! Dubai Airports souhaite conforter sa place parmi les leaders mondiaux en validant un projet ‘investissement de 32 milliards de dollars pour l’extension de l’aéroport Al Maktoum. Paul Griffiths, le directeur général des aéroports de Dubai, cité par CNN, a déclaré: « Nous franchissons une étape décisive pour assurer notre avenir en construisant un tout nouvel aéroport qui n e va pas seulement nous apporter la capacité dont nous aurons besoin dans les décennies à venir mais aussi des installations aéroportuaires de pointe qui vont révolutionner l’expérience des passagers ».

Ce nouveau projet d’envergure vise à mettre en place des infrastructures modernes capables d’accueillir 120 millions de passagers en 2022 et jusqu’à 200 millions en 2050. Les nouvelles installations occuperont une surface de 56 km² et auront notamment la capacité d’accueillir 100 Airbus A380 en même temps. Selon Dubai Airports, le projet sera générateur de plus de 300.000 emplois et représentera près de 28 % du PIB de Dubai en 2020.

FOCUS : Paul Griffiths

Paul GriffithsPaul Griffiths est un homme d’affaires britannique, actuellement directeur général des aéroports de Dubai. Passionné de musique, de motos et de voitures de course, Griffiths est fort d’une solide expérience dans le domaine aéroportuaire. Il joue un rôle clé dans la conduite de grands projets d’infrastructure tel que l’actuel projet d’expansion de l’aéroport Al Maktoum de Dubai. “Je pense qu’il y a une similarité entre le fait d’être musicien et la gestion d’une grande entreprise au service des clients” – se confie Paul Griffiths – “Il faut maîtriser l’imbrication d’un ensemble d’éléments mobiles afin d’en créer un tout harmonieusement coordonné”.

Qatar, le hub énergétique nouvelle génération

Qatar Integrated Railway ProjectLe Qatar est le 3ème pays producteur d’hydrocarbures au Moyen Orient et le premier exportateur mondial de GNL (gaz naturel liquéfié). Malgré la baisse du prix du brut, le Premier ministre du Qatar a validé quelques méga-projets d’infrastructure, notamment en prévision du Mondial 2022 de football, dont le coût d’investissement s’élève à 200 milliards de dollars.

Un des projets majeurs à financer à l’horizon 2020 est le QIRP (Qatar Integrated Railway Project), une ligne ferroviaire mixte et moderne qui viendra révolutionner le transport public à Doha.

Dans un pays ou l’exploitation des hydrocarbures représente plus de 60 % du PIB, le défi de la transition énergétique reste à relever. Le projet Energy City Qatar, mis en avant par l’investisseur Esam Janahi, illustre cette volonté de créer des synergies entre acteurs de l’économie, de la recherche et de l’industrie, pour redéfinir les contours du marché de l’énergie et faire du Qatar un leader dans le domaine des énergies renouvelables.

FOCUS : Esam Janahi

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Esam Janahi avec Barack Obama

Businesseman, entrepreneur, pionnier et expert conseil dans le domaine de la finance islamique, Esam Janahi est aussi un promoteur spécialisé dans les grands projets d’infrastructure et la constitution de fonds d’investissement dédiés. Parmi les nombreux projets qu’il a porté dans la région du Golfe, mais aussi en Méditerranée, et même en Inde, Esam Janahi s’est inscrit dans la dynamique des Energy Cities, dont le concept est le suivant : créer un ensemble intégré d’infrastructures à vocation commerciale, résidentielle et de loisir, axée autour de la problématique de l’énergie : immeuble et infrastructure innovants et économes en énergie, activités financières, commerciales et de recherche centrées sur les marchés de l’Energie et le développement des énergies renouvelables.

La promotion de l’investissement dans les projets d’infrastructures

Esam Janahi

Esam Janahi avec sa Majesté Mohammed VI, Roi du Maroc .

La région du Moyen Orient connaît une période de transition politique et sociale qui appelle à une diversification des choix stratégiques. Plusieurs organismes internationaux participent activement dans ce processus. La contribution de la Banque mondiale dans la région est d’une importance majeure. 2,8 milliards de dollars ont été approuvés pour la région au profit de 21 projets durant l’exercice écoulé. En outre, la Banque mondiale fourni des études économiques et sectorielles ainsi que des recommandations et produits d’assistance afin de promouvoir la croissance dans ces pays et d’apporter l’assistance nécessaire pour une meilleure conduite des grands projets en cours.

Dans ce contexte, il est intéressant de mentionner la plus récente avancée en terme gouvernance : la création de la Banque Asiatique d’Investissement pour les Infrastructures (BAII). Lancé par la Chine en réaction au refus américain de réformer les institutions de Bretton Woods (à savoir le FMI et la Banque Mondiale), le projet compte 57 États fondateurs sans pour autant parvenir à séduire les États-Unis ou le Japon. L’institution se présente comme une alternative à la Banque mondiale et la Banque asiatique de développement, sources traditionnelles de financement pour les grands projets d’infrastructure dans les pays asiatiques.

Doté d’un budget initial de 50 milliards de dollars, extensible à 100 milliards, la BAII reflète le basculement des équilibres étatiques avec l’émergence de la Chine et nous offre peut être l’avant goût de ce qui pourrait devenir le nouvel ordre économique mondial.