Autolib

L’Autolib’ a-t-il été adopté par les Parisiens ?

5 décembre 2011 – la Mairie de Paris et le groupe Bolloré lancent Autolib’, le premier service public d’automobile électrique. L’objectif : proposer aux Parisiens un moyen de transport innovant, pratique, économique et respectueux de l’environnement. Retour sur un pari réussi.

Un engouement progressif

Après un démarrage plutôt poussif, Autolib’ semble séduire de plus en plus de Parisiens. Fin 2012, ils sont plus de 16 500 à avoir souscrit un abonnement annuel ; et on compte 47 500 abonnés ponctuels . Le profil-type de l’autolibiste ? Des hommes de 25 à 49 ans , qui n’ont ni les moyens ni la place de s’offrir une voiture.

Plus que le faible impact écologique de la Bluecar ou ses 250 kilomètres d’autonomie, c’est avant tout le côté pratique d’Autolib’ qui a convaincu ces afficionados. Certains l’utilisent pour aller au travail ; mais la majorité s’en sert surtout le soir ou les week-ends. A l’instar de Florence, 33 ans, autolibiste de la première heure. « Il y a des stations Autolib’ partout, explique-t-elle. Quand on sort le soir, on est à la maison en 15 minutes. Avant, on devait traverser tout Paris en métro ou passer une demie heure à chercher un taxi ».

Une offre qui s’adapte aux besoins des utilisateurs

Les esprits chagrins pointeront les dysfonctionnements : saturation des stations, indisponibilité des véhicules, saleté de l’habitacle, coût de l’abonnement journalier.

Face aux problèmes de saleté, Autolib’ mise sur la réactivité et la communication. En cas de réclamation, une équipe est aussitôt envoyée sur place pour nettoyer la voiture, et le service clients appelle le locataire précédent – présumé responsable. Si la voiture est vraiment sale, Autolib’ peut même faire un geste commercial pour le client lésé.

Face aux problèmes de disponibilité, Autolib’ fait le pari du développement et de l’innovation . En moins d’un an, il a multiplié par trois ses capacités : avec 720 stations et 1 740 voitures, Autolib’ est aujourd’hui présent dans 46 villes d’Ile-de-France, en plus de Paris. Surtout, en permettant de réserver à l’avance un véhicule ou une place de stationnement, l’application Autolib’ sur portable ou tablette a sonné le glas des mauvaises surprises. « Désormais, poursuit Florence, on réserve notre voiture avant de partir, mais on s’assure aussi de pouvoir la garer à l’arrivée. Avec une enfant en bas âge, c’est un vrai plus ! ».

Et, pour ceux qui hésiteraient encore à tenter l’expérience, Autolib’ multiplie les offres promotionnelles et développe des services toujours plus pointus, comme les abonnements partagés ou la location longue durée.

Une révolution urbaine ?

Et ça marche ! Le cap des 800 000 locations a été franchi en décembre, et plus de 75% des utilisateurs se déclarent satisfaits . Une petite révolution urbaine serait même en train de naître sous nos yeux, puisque, pour un client sur trois, la Bluecar est devenue le moyen de locomotion principal, le plus souvent au détriment des transports en commun.

Aujourd’hui, la Mairie de Paris et Bolloré ont confiance dans l’avenir. D’ici fin 2013, il y aura 1 100 stations et 3 000 voitures en Ile-de-France ; et Autolib’ devrait parvenir à l’équilibre d’ici 2014. Preuve supplémentaire de son potentiel : plusieurs villes d’Europe, d’Asie et du Moyen-Orient observent l’expérience avec un intérêt non dissimulé !