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Kingdom Tower : une tour à la hauteur de l’ambition démesurée de ses constructeurs

Tout, dans le projet de construction de la Kingdom Tower, donne le vertige. Absolument tout ! Sa hauteur tout d’abord, qui se mesure presque en kilomètres et défie les règles de la physique, son coût exorbitant ensuite et enfin l’ambition de ses constructeurs d’en faire la tour la plus haute du monde, affichant des dimensions bien plus symboliques que pragmatiques.

Kingdom-TowerLa première pierre de l’édifice qui constituera, à l’horizon 2018, le plus haut bâtiment du monde a été posée à Jeddah, en Arabie Saoudite le 4 mai dernier. Son objectif : détrôner sa sœur géante de Dubaï, la Burj Khalifa, qui pointe déjà à 829 mètres de hauteur, faisant d’elle l’édifice le plus haut de la planète. La Kingdom Tower culminera, elle, à exactement un kilomètre de hauteur. Si ce chiffre vous fait déjà tourner la tête, dites-vous qu’il était prévu à l’origine qu’elle mesure un mile, soit… 1600 mètres ! Les investisseurs et concepteurs ont dû revoir leur prévisions à la baisse suite à une étude sur la nature du sol à la base de la future tour.

Le projet à 1,2 milliard de dollars combine un hôtel, un grand centre commercial, des bureaux et des appartements de luxe, sans oublier bien sûr un observatoire qui sera probablement le plus haut du monde. Des terrasses seront installées dans la tour, la plus impressionnante étant une surface circulaire qui s’étendra sur une dizaine de mètres de diamètre au-dessus de 750 mètres de vide ! Une soixantaine d’ascenseurs permettront de s’élever dans les étages à une vitesse prodigieuse de 10 mètres à la seconde.

Toujours plus grand, toujours plus haut

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Certains prétendent que ce projet, commandé par la Kingdom Holding Company et le Prince Al Walid, son président, semble toutefois être bien plus une affaire d’égo qu’une opportunité économique. Le Prince Al Walid ne s’en cache d’ailleurs pas, reconnaissant sa volonté d’envoyer un « message politique » lors de la conférence organisée au début de la construction.

Les pays du Golfe sont lancés dans une course infinie au plus grand, au plus haut, au plus spectaculaire, au plus époustouflant… Et les édifices qui sortent de terre et se dressent vers le ciel dans la frénésie de cette course ont une vocation bien plus symbolique qu’économique. Elles sont l’incarnation de la prospérité, de l’essor, de l’opulence qui caractérise le développement de ces états. De leur hauteur inimaginable, ces tours semblent dominer et défier le reste du monde.

Beaucoup d’observateurs trouvent même un peu ironique que la construction de la tour ait été confiée au Saudi Binladen Group, le groupe de BTP fondé par le père… d’Oussama Ben Laden ! L’architecture du projet a quant à elle été confiée à l’américain Adrian Smith qui est déjà à l’origine du design de la détentrice actuelle du titre de plus haute tour du monde : la Burj Khalifa.

La Kingdom Tower donne donc le vertige par bien des aspects et difficile de déterminer l’élément le plus démesuré de ce projet… Et ensuite? La course effrénée vers les cieux ne s’arrête pas là et la Chine vient d’ailleurs de rejoindre la compétition avec le projet Bionic Tower, une tour dont la construction est prévue à Shanghai en 2020 et dont la hauteur affleurera les… 1200 mètres. Qui dit mieux ?