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Départements français : lesquels sont les plus écolos ?

L’écologie dans l’actualité, c’est un peu comme la chance au jeu : ça s’en va puis ça reviens. Tantôt mise en avant à la Une des magazines, tantôt brièvement relayé en dernière page, le sujet est aujourd’hui à l’origine de très nombreux classements plus ou moins objectifs, et plus ou moins sérieux. Le magazine La Vie vient de publier son palmarès 2014 de l’écologie en France qui classe les départements français par ordre écologique. Et il vient d’attribuer la médaille d’or à l’Hérault et le bonnet d’âne au Val-de-Marne. Enquête sur l’enquête et ses résultats.

Pour la huitième année consécutive, le magazine La Vie, en partenariat avec France Bleu et France 3 Région, a rendu publci les résultats du palmarès 2014 de l’écologie en France. Depuis sa création en 2007, le système de notation du magazine n’a cessé d’évoluer. Cette année, les 96 départements en compétition (hors DOM-TOM) ont été jugés selon pas moins de 8 critères environnementaux : gestion des déchets, agriculture biologique, consommation durable, protection de la biodiversité, énergies renouvelables, agenda 21, qualité de l’air et enfin qualité de l’eau.

L’enquête, qui est aujourd’hui une référence, souhaite assurer sa fiabilité en s’entourant d’un large panel de partenaires: des ministères, des organismes publics mais aussi des associations de développement durable.

L’abondance moyenne de papillons par jardin

Ainsi, les résultats sur la qualité de l’air sont calculés en collaboration avec les associations Agrées pour la surveillance de la qualité de l’air de chaque département. Afin d’être le plus complet possible, ce critère se divise en 11 sous-catégories comprenant par exemple le nombre de pics de pollution par an ou encore l’importance des rejets de polluants dans l’atmosphère.

Le critère ‘‘Protection de la biodiversité’’ quant à lui est calculé en partenariat avec le muséum national d’Histoire naturelle. Il prend en compte plusieurs indicateurs comme le pourcentage d’espaces protégés dans le département, l’abondance moyenne de papillons par jardin ou encore la part d’espaces artificialisés entre 2006 et 2012.

Départements écolos = départements ruraux ?

Certains indicateurs semblent donc favoriser les départements ruraux au détriment de ceux fortement urbanisés. Ainsi, Paris et l’ensemble des territoires de l’île de France se trouvent dans le peloton de fin. La capitale est classée 86ème au palmarès général, entouré de peu par ses voisines. La Haut de Seine est 79ème, la Seine Saint Denis est 80ème et la Seine et Marne finit bonne dernière avec la 96ème place.

Le magazine rétorque. Selon lui, les départements très peuplés ont la possibilité de compenser ce malus via d’autres critères. Ainsi, le Rhône, département composé de Lyon et son agglomération, est lauréat français dans la catégorie Agenda 21.

Néanmoins, par mesure d’égalité des chances, la rédaction du journal promet de trouver des solutions à ce problème pour les éditions à venir. Elle pense notamment développer de nouveaux outils de calcul par habitant, ce qui semblerait plus équitable.

Un classement des bons et des mauvais conseils généraux ?

Certains critères de notation pointent du doigt le laxisme de certains conseils généraux face à la question environnementale. Encore une fois, la rédaction se défend. ‘‘Si certains de nos huit critères dépendent exclusivement des collectivités locales, d’autres sont davantage le résultat de politique qui mélange à la fois le niveau départemental, régional voire national, sans oublier les comportements purement citoyens’’ tels le critère sur la consommation durable.

Dès la première édition du palmarès, le magazine écrivait dans ses lignes : ‘‘il ne s’agit pas d’un classement des régions « où il fait bon vivre », mais plutôt d’un indice de la dynamique enclenchée par tous les acteurs locaux sur la politique écologique’’.

Il n’y a donc pas à s’inquiéter d’habiter dans un département mal classé dans la catégorie qualité de l’eau : les normes d’hygiène sont les mêmes sur l’ensemble du territoire français. Ce critère ne porte pas donc seulement sur l’eau destinée à la consommation mais il inclut aussi la qualité des eaux de baignades ou la quantité de poissons par rivières.

L’Hérault : le grand vainqueur !

Finalement, c’est l’Hérault qui est le premier de la classe, avec une moyenne 14,7/20, succédant au département des Haute-Garonne, Lauréat 2013. Cependant, la rédaction se défend de désigner le territoire de Montpelier comme un exemple parfait de politique écologique. En effet, malgré sa position de leader dans certains critères (‘‘Energies renouvelables’’ ou ‘‘Consommation durable’’), le département s’avère plus mauvais élève sur d’autres sujets. Ainsi dans la catégorie ‘‘Qualité de l’eau’’, il est classé… 60ème.

Par ailleurs, sa politique sur les énergies renouvelables n’est pas un sans faute non plus. La ligue de protection des oiseaux de l’Hérault a récemment alerté le conseil général à propos d’une surmortalité inquiétante d’oiseaux aux pieds des éoliennes, dont des espèces rares. Ces dernières auraient été placées sur une voie migratoire importante et des solutions doivent impérativement être trouvées.

Pour finir, les journalistes mettent en garde le département concernant 2 phénomènes dont il est victime : son urbanisation extrêmement rapide et sa vulnérabilité face aux dérèglements climatiques. Montpelier est en plein essor et la municipalité bétonne de plus en plus. Un problème qui va de pair avec celui des fréquentes inondations de la région : pas moins de 4 épisodes cévenols entre mi-septembre et mi-octobre 2014­­.

Etablir un classement des régions les plus « écolos » ne semble donc si simple qu’il n’y paraît. En 2015, Paris accueillera la conférence internationale sur l’écologie. L’occasion peut être d’établir un palmarès entre les puissants états présents !