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De la gare de Lyon à la gare d’Austerlitz en téléphérique urbain

Un câble reliant la gare de Lyon (XIIe arrondissement) à la gare d’Austerlitz (XIIIe arrondissement), distantes d’un kilomètre, au-dessus de la Seine. Paris, à l’instar d’autres grandes villes du monde, pourrait se voir elle aussi dotée d’un téléphérique urbain.

Londres avait déjà tenté le pari en 2012, avec son téléphérique des Jeux Olympiques surplombant la Tamise. Avant elle, Lisbonne avait mis en œuvre avec brio son transport par câble sur le site de l’Exposition universelle, en 1998. Rio de Janeiro est également dotée d’un Métrocâble, ainsi que Barcelone et New York. En France, Grenoble s’est aussi lancée dans l’aventure.

Le téléphérique urbain, une aventure déjà tentée par d’autres villes

Paris emboîte le pas à ses consœurs. Il était temps. En effet, alors que le savoir-faire de la France en matière de transport par câble s’exporte à l’étranger, et que la ville de Créteil a lancé son projet de Téléval, qui devrait voir le jour en 2018, le cœur même de Paris n’a toujours pas de système de téléphérique.

Les atouts d’un téléphérique urbain sont multiples. Ce système de transport ne rejette pas de gaz à effet de serre et est donc plutôt écologique. Le gain de temps pour les usagers est indéniable. Ce mode de transport écologique et rapide est également peu bruyant, et surtout, économique. Il revient à 8 à 15 millions d’euros du kilomètre, soit quatre fois moins cher que le métro et deux fois moins cher que le tramway.

Un téléphérique à Paris ?

C’est l’architecte Jean-Robert Mazaud, de l’agence S’Pace, qui est chargé de ce projet de téléphérique urbain reliant la gare de Lyon à la gare d’Austerlitz. Il reste désormais à convaincre les responsables politiques et institutionnels de franchir la Seine.

Certes, le coût n’est pas des moindres. Mais là n’est pas le principal point d’achoppement qui attend Anne Hidalgo, élue de Paris qui porte ce projet depuis ses prémices. Sa tâche la plus ardue sera de convaincre la commission des sites et l’architecte des bâtiments de France. En effet, la ligne du futur téléphérique jouxtera notamment le Muséum d’histoire naturelle, classé monument historique. Anne Hidalgo reste donc très prudente dans la formulation de ce projet, évoquant l’étude, de concert avec les acteurs du patrimoine, de l’idée d’un transport suspendu, qui pourrait être un téléphérique, entre la gare de Lyon et la gare d’Austerlitz, par exemple.

Jean-Louis Missika, proche collaborateur d’Anne Hidalgo, prévient déjà que, si l’on refuse tout projet sous prétexte que l’on se situe à proximité d’un site classé historique, l’on risque de transformer Paris en ville musée.

Les amoureux du vieux Paris contre le téléphérique

Ce projet de téléphérique urbain entre la gare de Lyon et la gare d’Austerlitz devrait séduire les centaines de voyageurs qui, chaque jour, transitent sur le pont Charles-de-Gaulle, valise à la main. En revanche, les amoureux du vieux Paris voient déjà d’un mauvais œil les travaux et les aménagements nécessaires à ce projet qui, selon eux, viendrait perturber leur ciel parisien. La Seine se verra-t-elle surplombée d’un fil tendu entre les gares de Lyon et d’Austerlitz ? A suivre…