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Almere : un village autonome en énergie et en nourriture, c’est possible !

Surpopulation planétaire, manque de terres agricole, changement climatique…voici le remède mondial à tous les maux ! Un village « zéro déchet », imaginé par ReGen Village, une société immobilière californienne, va être inauguré en 2017 près d’Almere aux Pays-Bas.

En partenariat avec le cabinet d’architectes danois Effekt, l’entreprise californienne a imaginé un village, certains diraient un quartier, capable de faire vivre une communauté de personnes de façon autonome. Ces habitants pourraient y produire directement leur nourriture, leur énergie, recycler leurs déchets et filtrer eux-mêmes leurs eaux usées.

Almere, autonome tant pour la nourriture que pour l’énergie

Le projet repose sur cinq fondamentaux : la construction de maisons dites à « énergie positive », la production de nourriture bio à haut rendement réalisée à côté des habitations, la consommation d’énergies strictement renouvelables, le recyclage des déchets ainsi que le filtrage de l’eau et également la responsabilisation sur base locale de ces communautés, dont les habitants devront être en mesure de produire leur propre énergie et leur propre nourriture, en veillant à recycler leurs déchets par eux-mêmes.

Pour y parvenir, la communauté devra recourir à plusieurs méthodes d’agriculture, comme l’aquaponie et la permaculture, afin de répondre aux besoins du village, avec l’objectif d’allier de hauts rendements agricoles avec une faible consommation d’énergie et de ressources. Par exemple, l’aquaponie peut produire sur un même espace dix fois plus que l’agriculture intensive tout en consommant 90 % moins d’eau. James Ehrlich, le P-DG de ReGen Villages, explique : « on prévoit la production des tonnes de nourriture bio chaque année : des fruits, des légumes, du poisson, des œufs, des noix, du poulet, des protéines d’origine animales et des produits laitiers ».

Une organisation stricte du village au service d’une optimalisation maximale

Cette production considérable de nourriture bio sera également le fruit d’un scrupuleux système de tri et de recyclage au sein du village. Ainsi les déchets organiques des différents ménages devront être transformés en biogaz pour fournir le village en électricité et en nourriture pour les animaux d’élevages. De plus les déjections de ces mêmes animaux pourront servir d’engrais aux cultures. Les mouches, attirées par ces déjections, permettront de nourrir les poissons dont les déchets contribueront à rendre les cultures plus fertiles. Ces poissons, tout comme les végétaux issus des cultures et le bétail, seront en fin de cycle consommés par les habitants avant que les déchets qu’ils produisent ne repartent à nouveau dans le cercle vertueux de la production.

Pour limiter davantage le gaspillage de ressources naturelles, les eaux de pluie et aux eaux usées seront filtrées pour être réutilisées. Au niveau électrique, des éoliennes, des panneaux solaires et différents systèmes de géothermie viendront compléter l’exploitation de la biomasse. Un réseau intelligent favorisera la redistribution de cette énergie selon les besoins, notamment via un parking de voitures électriques.


Le « village du futur » ambitionne de s’implanter sur tous les continents

Avant même sa concrétisation aux Pays-Bas, les concepteurs du projet entendent déjà le développer dans d’autres régions du monde, à commencer par le Moyen-Orient même si les conditions climatiques n’y ont pas encore été étudiées, et ensuite à d’autres régions soumises à une importante hausse démographique comme l’Afrique subsaharienne ou l’Inde rurale.

D’ici 2050, la Terre devrait compter près de 10 milliards d’habitants, avec une classe moyenne croissante qui aura des besoins en énergie, en ressources et en logements bien supérieurs à ceux d’aujourd’hui. Ces nouvelles communautés urbaines autonomes veulent anticiper la surpopulation à venir : « si nous continuons à construire en Inde ou en Afrique, le même genre de banlieues que actuellement en Europe, la planète ne le supportera pas » soutient James Ehrlich. En attendant d’autres chantiers, les travaux du projet pilote devraient débuter dès cette année à Almere, où ReGen Villages espère bâtir une centaine de maisons.  Leurs habitants ne seront toutefois pas auto-suffisants à 100 % : Des produits de premier choix comme le café et les bananes auront sans doute du mal à pousser sous ces latitudes.